Biographie d’Albert Sallet
(J.P. Raynaud et Dr Y. Pirame : « Un Navalais honoré à Toulouse » in bulletin de l’ASNOM, N°108, déc. 2005)

Ce Creusois, ancien élève de l’École Principale du Service de Santé de la Marine et des Colonies, eut deux vies successives :
– en Indochine, de 1903 à1925, date à laquelle il fait valoir ses droits à la retraite pour en jouir sur place, toute sa carrière de médecin des troupes coloniales, qui sera marquée essentiellement par son intérêt constant pour les cultures locales auxquelles il se consacrera tout entier lorsqu’il aura quitté l’uniforme, jusqu’à son retour en France,
– à Toulouse, où il s’installe à la fin 1930. Il va devenir le premier conservateur du musée des arts asiatiques Georges Labit et s’avérer l’un des protagonistes du bouillonnement intellectuel de la métropole occitane.
Le médecin des troupes coloniales.
A la fin du XIXe siècle, les besoins croissants nés de l’expansion coloniale rendent nécessaire la création d’un Corps civil de santé des colonies et des pays de protectorat, dont la formation est confiée à l’École Principale du Service de Santé de la Marine et des Colonies, ouverte à Bordeaux en 1890 (voir AP0074). Les difficultés de gestion des personnels qu’il recrute entraînent rapidement sa mise sous statut militaire par rattachement aux Troupes Coloniales, lorsque ces dernières sont créées en 1900.
Albert Sallet, né le 17 septembre 1877 à La Souterraine, où son père exerçait la profession de sabotier, est admis en 1899, après sa première année de médecine, avec une bourse d’Etat, au concours d’entrée à l’École de Bordeaux, dont il sortira en décembre 1902, comme médecin stagiaire. Il est désigné pour servir en Indochine où il va effectuer un premier séjour de trois ans (à noter que, suivant son livret militaire, le Tonkin ou l’Annam, seront identifiés « en guerre » pour des « opérations de pacification » qui se poursuivront jusqu’en novembre 1920). Débarqué en 1903 à Haiphong, le port du Tonkin, départ de la ligne de chemin de fer qui pénètre en Chine, il est affecté au Service de santé au Tonkin, « dans les cadres » au début, c’est-à-dire au sein d’une unité militaire. Il va intervenir dans les provinces de « Haute-Région », zones de montagnes (Lao Kay, à la frontière avec le Yunnan) et de plateaux.
Nommé au grade de médecin aide-major (deux galons) en 1904, il est mis « hors cadres », à la disposition des autorités civiles, détaché au service mobile de la vaccination contre la variole, basé à Hanoï, dans le delta du Fleuve Rouge. Pendant toute cette période, sa manière de servir lui vaut des notes très élogieuses, pour « ses connaissances techniques très sérieuses en médecine et chirurgie, son goût pour la botanique, et son apprentissage de l’annamite parlé et écrit ».
Après un premier congé, en France, il revient le 31 novembre 1906 en Annam pour un deuxième séjour qu’il effectue à l’ambulance de Tourane. Nommé au grade de médecin major de 2e classe pendant le congé de fin de campagne qui suit, à compter du 23 mars 1910, il est de nouveau désigné pour servir à Tourane, où l’ambulance est devenue hôpital. De retour le 26 août, il épouse le 19 octobre 1910 une demoiselle Morin (voir AP0376), orpheline de père et de mère vivant depuis six ans dans cette ville, où elle aide son frère et sa soeur dans l’exploitation d’un grand hôtel-restaurant qui va devenir très connu. A partir de ce moment, et bien que son action dans le contrôle de l’épidémie de peste de Tourane, port très actif avec la Chine, lui vaille la médaille des épidémies en 1911 et une lettre de félicitations du ministre de la guerre en 1912, il va apparaître sous un jour peu prisé par sa hiérarchie qui finira par le remettre dans les cadres le 1er août 1913 au 9e Régiment d’infanterie coloniale à Hué, pour y terminer ce troisième séjour d’une durée de plus de quatre ans.
En 1916, en séjour métropolitain à Fréjus, il fera annuler une affectation à Madagascar. Sa volonté de continuer son activité localement, contraire aux usages du Service de Santé pour lequel mobilité et disponibilité sont la règle, modifiera les notes qui deviennent « bon médecin…, cultivé, excellent second ». Affecté comme médecin de la province du Quang Nam à Fai Fo, il découvre la civilisation des Cham, en plein déclin.
A son retour en France, en service aux camps de Fréjus, il reçoit enfin le 29 décembre 1920, à près de onze ans de grade, le quatrième galon de médecin major de 1ère classe. Pour son dernier séjour, il est affecté comme médecin-chef de l’hôpital régional de Phan Thiet dans la région la plus méridionale de l’Annam, activité qui lui permet d’approfondir l’étude des Cham avec l’aide des infirmiers de l’hôpital, en se liant d’amitié avec des familles de la région. Il apprend leur langue, et pénètre dans leurs traditions médicales et pratiques de « magie conjuratoire »…
Le 28 janvier 1925, il demande à être admis à la retraite d’ancienneté après 25 ans de service, retraite qui lui sera accordée pour en jouir, à compter du 15 mai, à Tourane, où il s’était marié quinze ans auparavant. Le Directeur du service de santé des Troupes du Groupe de L’Indochine, écrit « Médecin-major de 1ère classe des Troupes Coloniales, retraité sur sa demande à compter du 15 mai 1925. Retiré àTo urane. Officier très instruit et de relations agréables. A été très apprécié dans les Services de l’Assistance indigène, possède un brevet de traducteur en langue annamite. Excellent praticien dévoué. Feuillet technique : Esprit très cultivé. Botaniste. Très bonne valeur professionnelle. Hygiéniste et Épidémiologiste », signé, médecin inspecteur général Gaide.
Albert Sallet, homme de culture en Indochine… jusqu’en 1930.
En novembre 1913, il fait partie des membres fondateurs de l’Association des Amis du Vieux Huê (AAVH), qui se propose « de rechercher, de conserver et de transmettre les vieux souvenirs d’ordre politique, religieux, artistique et littéraire, tant européens qu’indigènes qui se rattachent à Hué et à ses environs ». Elle comprendra environ 500 membres, soit européens vivant en Indochine ou dispersés en Extrême-Orient ou en France, soit indigènes, un quart environ, grands mandarins de la Cour d’Annam et des provinces, ainsi que des notabilités du commerce ou de l’industrie. L’association est animée par le rédacteur du Bulletin trimestriel le Père Lèopold Cadière. Le Bulletin (BAVH) tirera à 650 exemplaires et formera au bout de 16 années 17 volumes (qui ont été intégralement édités dans un CD-Rom grâce à la participation de la nouvelle AAVH).
A la première réunion, Albert Sallet est secrétaire de l’Association, et jusqu’à son retour en France, en 1930, il publiera dans le Bulletin des Amis du Vieux Hué 16 articles : 5 en ethnologie et ethnopathologie, 4 en archéologie et architecture, 3 en géographie, 2 en botanique-pharmacopée…/… Notons deux des articles qui concernent la civilisation cham, en 1919 « Le vieux Faifo : 1 Souvenirs cham », et en 1923 un volumineux article « Les souvenirs cham dans le folklore et les croyances annamites du Quang Nam ».
Archéologue amateur pour l’Ecole française d’Extrême-Orient, l’EFEO, basée à Hanoï, après l’annamite qu’il maîtrise parfaitement (dans les cercles d’amis on l’identifie comme un « annamitisant distingué »), il s’initie au cham et à l’épigraphie par la lecture des inscriptions présentes au musée cham de Tourane. Puis il se lance dans des fouilles archéologiques et peut présenter le résultat de ses découvertes dans la province où il vit maintenant et qu’il parcourt en tous sens. C’est sa première publication dans le Bulletin de I’EFEO, en 1919, dont il devient un collaborateur, un « membre correspondant ». Le titre de ce premier travail est « 1917-1919, recherche de vestiges cham au Quang Nam ». Le voici donc accepté parmi les savants de l’Ecole, et engagé dans un approfondissement de tous les aspects culturels de cette civilisation qu’il voit bien (en tant que médecin visitant les régions les plus reculées) en train de disparaître. En 1924, une deuxième publication dans le Bulletin a un titre qui fait déjà plus « pro » que le précédent « Recherches archéologiques dans la région de Phan Thiet ». Ses centres d’intérêt et travaux personnels le signalent au grand spécialiste, Henri Parmentier et de nombreux contacts vont sceller entre eux une solide amitié qui durera aussi longtemps qu’eux-mêmes…/…
1919-1930, il mène une vaste enquête systématique en Annam. Aidé par le directeur de l’école des Hau Bo, Nguyen Dinh Hoe, Albert Sallet met en place un questionnaire destiné à la collecte d’informations précises sur l’histoire, les coutumes, les traditions, les pratiques médicales et les plantes médicinales. L’originalité de cette enquête est que le questionnaire est transmis puis recueilli par tous les échelons d’une double voie hiérarchique vietnamienne (mandarinale) et française, et destiné à des chefs de villages choisis pour leur richesse en vestiges, l’importance des cultes pratiqués et la reconnaissance d’une forte tradition orale. Le questionnaire n’est pas fermé et permet à chaque échelon d’ajouter commentaires et témoignages. Il existe donc une série de documents en vietnamien, et leur traduction en français, qui n’ont pas été systématiquement exploités, et qui représentent dans les archives de la Nouvelle AAVH près de 2 500 pages…/…
1919-1930, il explore les pratiques de « magie conjuratoire ». Une importante collecte de documents originaux. A partir de conférences faites aux Sociétés savantes de Toulouse et de publications telle celle de 1925 « Les esprits malfaisants dans les affections épidémiques au Binh Thuan » (il résidait à Phan Thiet) il donne à connaître le bilan de son expérience et de ses approches originales.
Depuis 1919 et jusqu’à son départ pour la France, en 1930, il a obtenu que certains d’entre eux (il cite souvent le « sorcier de Tourane » de 1925 à 1930) acceptent de peindre sur papier de riz les « images » support des pratiques magiques à fin de protection ou d’exorcisme. Il obtient une collection unique en son genre de quelque 600 images ou amulettes qu’il classe comme documents de « magie conjuratoire », titre du livre qu’il n’écrira jamais, et que des spécialistes français ont commencé à déchiffrer…/…
Un contrat majeur lui est fourni. En 1925 une commission spéciale est formée pour étudier la réglementation future de la pharmacopée traditionnelle en Indochine. Le Dr Gaide, inspecteur général des Services sanitaires et médicaux de l’Indochine, fait remarquer que l’élaboration d’un compendium, phase préliminaire essentielle, « ne pouvait être menée à bien qu’en faisant appel aux compétences locales de chaque pays de l’Union ». Pour l’Annam, le résident supérieur, M. Pasquier, nomme le Dr Sallet « botaniste distingué, possédant une profonde connaissance des choses et des gens du pays, dont il parle la langue ». Il est chargé par le Gouvernement Général en novembre 1926 de l’étude de la pharmacopée « sino-annamite ». Son contrat est fixé à trois ans (n’oublions pas que l’Empire colonial français commençait à être mobilisé pour l’avalanche de publications qui vont venir enrichir l’Exposition coloniale de 1931, et que l’ouvrage de Sallet en fera partie). Le Résident supérieur en Annam publie un ordre de service rédigé en français, en quoc ngu (vietnamien) et en caractères chinois (voir AP0217):
» Monsieur le Docteur Sallet, médecin-major des troupes coloniales en retraite, est chargé par le Gouvernement du Protectorat, et dans un but uniquement scientifique, d’étudier les médicaments utilisés par les pharmacopées chinoises et annamites en Annam, MM. les Résidents Chefs de Province sont priés de bien vouloir lui prêter leur concours dans l’accomplissement de sa mission et, en particulier, faciliter les enquêtes et recherches auxquelles il procédera auprès des médecins et marchands de médicaments chinois et annamites « . Voici le Dr Sallet parti pour une mission de trois ans. Il sera accompagné de deux médecins vietnamiens, qui l’aideront à traduire tous les documents collectés. C’est là probablement la période la plus heureuse, la plus enrichissante et valorisante dans sa vie. Elle aboutira à l’édition le 15 novembre 1931, à Paris, d’un ouvrage de 154 pages et 16 planches en héliotypie. Il s’agit de L’Officine smo-annamite en Annam, tome 1: Le médecin annamite et la préparation des remèdes. Il n’y aura pas de tome Il dont le titre aurait dû être La pharmacopée…/… En effet, après l’Exposition les responsables à Hanoï annoncent à Sallet qu’il avait largement dépassé le temps imparti, ainsi que le budget prévu, et qu’il n’y avait plus de dépense à engager. Mais Sallet avait eu connaissance de cette décision, et avait déjà quitté l’Indochine. Il avait tourné la page de cette aventure pour s’intéresser aux potentiels et capacités culturels de Toulouse, la capitale du Haut-Languedoc. Tous les documents préparatoires de son exaltant travail resteront en caisses…
1926, SaIlet rejoint l’EFEO et est nommé à titre provisoire « conservateur du Musée cham de Tourane, et représentant de I’EFEO en Annam pour la surveillance et le contrôle de l’exportation des objets d’art indochinois ». Le musée avait été installé et inauguré en 1919 par Henri Parmentier, chef du Service archéologique de I’EFEO. Il contenait 268 pièces « dont plusieurs d’un grand mérite artistique ».
Des cartes postales éditées par le musée, celle envoyée par Victor Goloubew à Sallet (20 février 1936) est émouvante : » Cher ami, je suis plongé dans de vieux souvenirs, comme la trompe de ce vieux Ganesha est plongée dans du beurre fondu. Pense à vous, aux choses du passé… à notre amitié. Serai après-demain à Saïgon où retrouverai les Coral, notre spirituelle comtesse Gilberte, et Stern… » (Voir AP0432)
En 1930, à 53 ans, Albert Sallet avait décidé de quitter I’Indochine : il rejoint ses trois fillettes et leurs cousins installés à Toulouse depuis un an. Les 7 enfants Sallet-Morin sont distribués dans des établissements privés. Sallet s’aperçoit qu’il est à quelques dizaines de mètres d’une villa « hispano-mauresque » qui fut un musée « oriental » appartenant à une famille disparue, les Labit. La ville avait acquis en 1920 le legs de ce musée, mais ne savait qu’en faire, car le restaurer coûterait cher, et pour quoi faire ? Sallet prend les choses en main, retrousse ses manches, et montrera à la municipalité ce qu’on peut en faire : le premier musée asiatique de province … avec l’aide de la jeune Gilberte de Rémusat « l’orientaliste toulousaine », de Philippe Stern, professeur à l’École du Louvre et conservateur-adjoint au musée Guimet (que Sallet a hébergé et dissimulé pendant toute la guerre, dans le grenier du musée devenu très/trop proche du bruyant siège de la Gestapo), et de Victor Gouloubew secrétaire-bibliothécaire de I’EFEO.
Toulouse, capitale occitane, exerçait sur Sallet, homme aux multiples talents, une réelle fascination. Les « sociétés savantes » l’accueillent, et il éprouve une intense satisfaction à présider les séances de la Société de Géographie du Midi, ou celles de l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles Lettres, et à participer, grâce à une amicale complicité avec le comte Henri Bégouen, aux conférences de l’Académie des Jeux floraux, ou celles de la Société d’Histoire Naturelle, ou encore celles des Toulousains de Toulouse où il n’oubliait jamais, sous un prétexte ou sous un autre, de rappeler qu’il était le seul membre actif d’un binôme improbable « les amis du Vieux Toulouse et du Vieux Hué… ».
Il a soif de communication et s’est trouvé, pendant la guerre, présent sur Radio Toulouse, insufflant à ses « chers auditeurs et amis » un vaste panorama de ses savoirs.
Grâce aux documents hérités par Jean Cousso qui les a reversés aux archives de la NAAVH (la Nouvelle Association des Amis du Vieux Hué) et à celles du Musée Labit, nous avons pu réaliser un dossier assez convaincant pour que la municipalité décide en 1999 d’honorer la mémoire d’Albert Sallet. A notre demande de modifier le nom d’une des rues desservant le musée, les services compétents ont préféré la solution plus originale, et combien plus satisfaisante de donner le nom de « Promenade du Docteur Albert Sallet, 1er conservateur municipal du musée Georges Labit » à l’allée longeant le canal du Midi.
L’inauguration en a été faite le 11 décembre 1999 par le maire en personne, M. Dominique Baudis. …/…
Après l’inauguration du musée en juin 1945, assurée avec le prestige de son concepteur, Philippe Stern son complice pendant les années de guerre, Sallet est fatigué, épuisé et seul, ses deux filles sont mariées au loin, et il rejoint hâtivement sa soeur dans leur maison natale de La Souterraine, pour mourir deux ans après en 1948. Il avait 71 ans.
Cet homme chaleureux qui avait le culte de la camaraderie et de l’amitié a été salué, loué et remercié de tous côtés. Pour ne citer que quelques-uns de ces témoignages, nous retenons Pierre Huard, doyen de la faculté de Médecine de l’Indochine : « Tel fut Albert Sallet, médecin des plantes, des choses et des hommes du Viêt Nam. L’Ecole française d’Extrême-Orient n ‘oubliera ni ses travaux, ni sa vie ».
Philippe Stern, conservateur au musée national des arts asiatiques Guimet : « Il était de ces êtres si peu nombreux dont on peut dire en toute certitude qu’ils ont une belle âme…/…, ce qui me semble plus beau encore, c’est qu’avec les idées qui étaient les siennes, il ait su, devant l’injustice, marquer un cran d’arrêt brusque : je le sentais révulsé par toute persécution raciale…/… Peu de personnes m’ont paru communier à ce point avec la douleur humaine. Il semblait, certains jours, qu’il portait le poids du monde…/… «
Le général Hanck, qui lui a succédé comme président de la Société de Géographie de Toulouse : « Pendant l’occupation ennemie, sa haute connaissance des hommes et des langues d’Extrême-Orient le fit appeler au Service médical de la Poudrerie de Toulouse où travaillaient tant d’Indochinois. Il y rendit de grands services et, à un tout autre point de vue, grâce à ses fonctions, par un camouflage habile et discret, put épargner à bien des jeunes Français la triste déportation du STO. J’en parte témoignage, ayant eu plusieurs fois recours à lui à cet effet…/… Sous une apparence modeste de vieux savant, le Dr Sallet, passionné dans son désir de toujours servir, de toujours mieux connaître, d’approfondir sans cesse les civilisations et les antiquités de l’Indochine, fut un de ces Français modestes dont le labeur acharné a tant contribué outre-mer à la grandeur de la Patrie ».
La Poudrerie nationale de Toulouse. Nous avons pu retrouver quelques précieuses archives sur cette très importante activité, la plus importante de la zone dite libre pour laquelle des contingents de jeunes Indochinois (en fait des Vietnamiens) furent astreints à un travail pénible. Sallet s’est fait un devoir d’être présent bien au-delà de sa période militaire où il avait repris l’uniforme, pour les soigner et surtout les écouter avec compassion, lui qui pouvait aussi leur raconter dans leur langue ce qu’il comprenait de leurs cultures et connaissait de leur pays.
Le « bon et modeste docteur » Sallet était bien l’un des « Justes » de Toulouse.
(J.P. Raynaud et Dr Y. Pirame : « Un Navalais honoré à Toulouse » in bulletin de l’ASNOM, N°108, déc. 2005)