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Documents pour servir à l’histoire de l’Indochine et du Vietnam – Témoignages et archives collectés par l’Association des Amis du Vieux Hué – Illustrations extraites de notre fonds iconographique
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Lorient – La NAAVH organise les manifestations du Bicentenaire
de la mort de l’Evêque d’Adran (1899-1999)
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DES BRETONS AU VIÊT NAM AU XVIIIème SIECLE
Les Bretons et plus particulièrement les marins de « la Royale » ont joué un rôle déterminant dans l’histoire du Viêt-nam à la fin du XVIIIème siècle. De 1789 à 1820, des « volontaires », dont la majorité sont originaires de de Bretagne, se mettent au service de l’Evêque d’Adran, Pigneau de Béhaine, pour conforter la dynastie des Nguyen écartée du trône par les « Frères Tay Son ». Le bicentenaire de la mort de Pigneau de Béhaine et la restauration des tombes de deux de ses compagnons, J.B. Chaigneau et de Philippe Vannier, à l’initiative de notre association, est l’occasion de rappeler l’histoire de cet épisode de la pénétration européenne en Indochine, véritable roman dont les héros sont quelque quatre cents aventuriers bretons.
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Inauguration des tombes nettoyées de J.B. Chaigneau et de P. Vannier au Cimetière de Carnel à Lorient – Photo J. Cousso – De g. à d. M. Norbert Métairie, Maire de Lorient ; Jean Cousso, responsable de l’AAVH ; en retrait le R.P. Moussay, archiviste des Missions Etrangères de Paris ; Louis Mézin, Conservateur du Musée de la Cie des Indes et Loïc-René Vilbert, en charge de la Bibliothèque de la ville de Dinan.
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Début 1999, l’AAVH constatait l’état de total abandon des tombes de Jean- Baptiste Chaigneau et de Philippe Vannier au Cimetière de Carnel à Lorient. Ces tombes avaient déjà fait l’objet d’une restauration en 1922, à l’initiative de l’ancienne AAVH. En même temps que la nouvelle AAVH procédait à un premier nettoyage des stèles, elle prenait l’initiative de faire restaurer les tombes avec l’aide de la Mairie de Lorient et d’apposer une plaque à l’emplacement de l’endroit (retrouvé) où avait vécu J.-B. Chaigneau, place de la Bove. Peu de temps après, Monsieur Louis Mézin, Conservateur du Musée de la Compagnie des Indes à Port-Louis et Monsieur Loïc-René Vilbert, Président de l’Association Côtes-d’Armor Viêt Nam acceptaient d’apporter leur indispensable concours à l’organisation de cette journée, avec la participation de l’ANAI Morbihan (Général Moreau). Forte de cette collaboration, et après avoir obtenu l’aval des Missions Etrangères de Paris (R. P. Moussay), la NAAVH proposait d’élargir l’objectif de la journée initialement centrée sur les personnalités de J.B. Chaigneau et de Philippe Vannier à une série de manifestations qui commémoreraient le bicentenaire de la mort de Mgr Pigneau de Béhaine (9 octobre 1799). Le thème central de la journée du 9 octobre était choisi d’un commun accord : Des Bretons au Viêt Nam au XVIIIème siècle.
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LES VOLONTAIRES DE GIA-LONG
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En 1777, en « Cochinchine », l’Evêque d’Adran recueille à Hatien, au Cambodge, Nguyen Anh dernier survivant de la dynastie déchue des Nguyen, pourchassé par les rebelles Tay-Son. Entre l’Evêque de 36 ans et le Prince de 15 ans, se nouent des liens profonds. C’est le début d’une épopée de quarante ans qui scellera le destin des relations entre le Viêt-nam et la France. Dès leur rencontre, dans un contexte de fuites et d’exils continuels, le roi sans couronne et le missionnaire élaborent un plan : demander l’aide du Roi de France pour reconquérir le trône de Huê, en échange d’une concession territoriale et de privilèges commerciaux. Après des années d’incertitudes, le pari se jouera au plus mauvais moment, pendant la Révolution Française.
En 1786, l’Evêque d’Adran quitte la Cochinchine en emmenant avec lui le petit Prince Canh, fils et gage de confiance de Nguyen Anh. Il débarque en France en janvier 1787 et prend la route de Paris et de Versailles. L’apparition du petit « annamite » ne passera pas inaperçue : « Avec quel empressement n’est-il pas accueilli par cette cour brillante des dernières années de l’ancien régime, avide de divertissements et de plaisirs ! Tandis que dans les jardins des Tuileries , le petit prince de Cochinchine partage les jeux du fils de Louis XVI, les Dames dela Cour se font coiffer à la mode exotique » (Louis Malleret). Le tout Versailles fredonnera bientôt : « Royal enfant consolez-vous ! Vous régnerez, Adran vous aime. » Pendant les quelques mois qu’il restera en France, l’Evêque se démène tant et si bien que le roi intervient personnellement en faveur du projet. Un traité d’alliance offensive et défensive est signé entre Louis XVI et Nguyen Anh. Il est prévu d’envoyer en Cochinchine un corps expéditionnaire des Indes. Ce traité est cependant assorti d’une condition : le Gouverneur de Pondichéry sera maître de la décision de donner suite à l’opération
Le 27 décembre 1787, Monseigneur Pigneau de Béhaine s’embarque à Lorient sur la “Dryade” pour la « Cochinchine » ramenant avec lui le Prince, un traité, la promesse du versement de 420 millions de livres et la perspective de « rapprocher du Royaume des Cieux » le futur Viêt-nam.A Pondichéry tous les espoirs s’écroulent. Le Gouverneur Conway, d’origine irlandaise, s’oppose radicalement à l’entreprise. Abandonné par son pays qui rentre dans la tourmente révolutionnaire, l’Evêque d’Adran décide, par fidélité à ses engagements, de se lancer avec ses propres moyens dans l’aventure.
Les « volontaires de Gia-Long » seront recrutés parmi les officiers, marins ou soldats de toutes spécialités, démobilisés par les Anglais. Ils constitueront les « cadres et les conseillers techniques de la jeune armée cochinchinoise » (Philippe Héduy). Grâce à Philippe Vannier, Jean-Baptiste Chaigneau, Olivier de Puymanel, Godefroy de Forçanz, Laurent Barisy, Jean-Marie Dayot et tant d’autres, Nguyen Anh imposera définitivement sa loi aux Tay-Son par la bataille navale de Quinhon, le 27 novembre 1801. Le 9 octobre 1799, l’Evêque est terrassé par la dysenterie, avant d’assister à la victoire dont il a été l’artisan. Gia Long lui réservera le 16 décembre 1799 à Saïgon, des funérailles nationales grandioses : 40 000 personnes suivront le convoi funèbre. L’unité du peuple “annamite”, brisée depuis si longtemps, était rétablie au profit des Nguyen. Nguyen Anh, devenu empereur sous le nom de Gia-Long, allait lui redonner un éclat et une durée qu’elle n’avait jamais connus. « Il dut en partie son empire à la France et il ne l’oublia jamais. » (L. Cadière).
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Le Père Moussay et Jean Cousso travaillent à l’organisation de la journée lorientaise – Biscarrosse, 1999. Photo J.C.
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Les quatre temps forts de la journée
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10 H 45 Hommage devant les tombes rénovées de Jean-Baptiste Chaigneau (1769-1832) et de Philippe Vannier (1762-1842). Allocution et dépôt de gerbe. Photo J.C.
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11 H 30 Inauguration au Musée de la Compagnie des Indes de l’exposition : « Des Bretons au Viêt Nam au XVIIIème Siècle » – Photo J. C.
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15 H 00 Pose d’une plaque sur la maison où vécut J-B. Chaigneau, 19 Cours de la Bôve. Allocution du Pdt de la Nouvelle AAVH – Photo J. C.
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15 H 30 Conférence à la Chambre de Commerce et d’Industrie, Quai des Indes, par M. Frédéric Mantienne, historien, sur « Des Bretons au Viêt Nam au XVIIIè Siècle » Communications de J. Cousso sur « La contribution des Amis du Vieux Hué à l’étude et la connaissance des Bretons au Viêt Nam au XVIIIème siècle » et d’Arnaud Le Brusq à propos de son livre : « Viêt Nam à travers l’architecture coloniale ». Photo J.C.
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En 2010, L’AAVH réhabilite la tombes de Godefroy de Forsanz et celle de
Mme Chaigneau et ses 6 enfants au Cimetière des Français de Hué
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L’AAVH a réhabilité il y a 2 ans, les tombes de Godefroy de Forsanz et de Mme Chaigneau enterrée avec ses 6 enfants, dans le cadre de la réhabilitation du Cimetière des Français, à la demande de l’Assemblée Nationale (voir le chapitre : “Le Cimetière des Français” dans ce site).
Ci-dessous, photographies (J. Cousso) des tombes de Godefroy de Forsanz et de Mme Chaigneau enterrée avec ses 6 enfants, avant réhabilitation au Cimetière de Phu Cam et après réhabilitation au Cimetière transféré à Thuy Phuong.
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DOCUMENTS ANNEXES
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La tombe de Philippe Vannier “Collaborateur de l’Evêque d’Adran” avant notre restauration – La stèle mentionne le nom des organismes qui ont déjà, en 1922, procédé à une première restauration à l’initiative de l’ancienne AAVH : la Société de Géographie de Paris et la Société Bretonne de Géographie. Photo J. Cousso
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Les tombes restaurées en 1999 de Chaigneau et Vannier, compagnons de l’Evêque d’Adran – Photo J. Cousso
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Vers 9 heures, arrivée au Cimetière de Carnel des anciens d’Indochine de l’ANAI du Morbihan – Photo J. Cousso
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Pose d’une plaque à la mémoire de J.B. Chaigneau à l’emplacement (retrouvé par la NAAVH) de sa dernière demeure, place actuelle de La Bove – Photo J. Cousso
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