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Extraits inédits de la correspondance de Jacques-Yves Claeys adressée à Albert Sallet
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Tra Kieu, le 22 août 1927
Cher Docteur
A la lettre administrativement rédigée, je joins un petit mot personnel moins guindé pour vous confirmer que si vous avez besoin de détails il ne faut pas hésiter à me les demander.
Je crois que la vitrine sera bien ainsi. Les dimensions que j’ai adoptées pour les montants sont un minimum pour assurer une rigidité suffisante. Je les ai spécifiées car je sais par expérience que c’est la seule méthode pour avoir un tout indéformable. Une porte discrète et sûre à été pour moi un gros problème. J’espère avoir résolu la question suffisamment également ; aussi il faudra trouver de bonnes petites ferrures. Au fond de velours ou de tissus j’ai préféré ce fond de bois précieux ciré qui ne se ternira pas en un mois, ne prendra pas la poussière et sera plus noble en même temps que durable. Serti de la feuillure de cuivre, ce sera bien, je pense.
Il me reste à souhaiter vous revoir bientôt. Quand j’aurai Pajot et une auto, je ne serai plus comme le papillon, disant le coléoptère…. Ce sera plus opportun, fixé sur un bouchon.
J’aurai l’auto bientôt et j’espère que Pajot ne tardera pas. Alors je pourrai aller passer quelques jours à Bana si vanté.
Avec mes respectueux hommages à Madame Sallet que j’aurai ainsi le plaisir de connaître ainsi que vos charmantes babies (N’ai-je pas déjà un faible pour Monique ?….), je vous prie de croire, cher Docteur, à mes sentiments aussi respectueusement amicaux que dévoués.
Y. Claeys
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École Française d’Extrême-Orient
Hanoi le 28 décembre 1927
Cher Docteur, je viens vous exprimer, ainsi qu’à votre famille, petits et grands, mes meilleurs vœux pour 1928. J’espérais pouvoir le faire de vive voix mais je ne quitterai Hanoï qu’à la fin du mois de janvier probablement. J’y travaille avec Monsieur Goloubew et c’est une joie pour l’esprit que ces entretiens quotidiens auxquels je m’arracherai cependant, désireux de retrouver notre Tra Kieu et ses mystères enfouis.
C’est entendu pour les photographies ; j’ai déjà vu Monsieur Badetty ( ?) à ce sujet ; à l’Ecole, je crois qu’il n’y a pas grand-chose ; la documentation sur le Champa semble assez maigre ; j’en ai parlé à Monsieur Goloubew et je verrai ce qu’il y aura à faire. Avez-vous vu Pajot ! Comment se trouve-t-il ? Il va certainement y découvrir des choses extraordinaires.
Plus de nouvelles de Monsieur Rousseau depuis son départ…, il a été légèrement fatigué à Saigon ; il doit se reposer avec joie. Monsieur Parmentier est rentré à Phnom Penh (la nouvelle est fraîche, arrivée ce matin).
L’ami Maurice est parti mais pour revenir dans quelques mois, je pense être encore en Annam quand il sera de retour. Veuillez me rappeler, je vous prie, au bon souvenir de ceux, s’il y en a, qui vous demanderaient de mes nouvelles.
Mes hommages très amicaux à Madame Sallet et à Mademoiselle Morin, mes bons baisers à notre exquise et vivante nichée ; mes meilleurs souvenirs aux deux Bac
Et veuillez recevoir, cher Docteur, avec mes vœux respectueux, l’expression de mes sentiments aussi cordiaux que dévoués.
PS voulez-vous me rendre le service de demander au secrétaire de me faire une facture séparée des frais d’essence et d’huile depuis le 1er octobre, en double exemplaire, datée de 1927 ?.
Merci d’avance
Y. Claeys
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